Connu pour ses marrons avec lesquels les enfants aiment jouer en automne, le marronnier d’Inde est un arbre centenaire qui dispose de bienfaits considérables sur la santé. Et tout particulièrement sur la circulation sanguine. Qu’en disent les recherches scientifiques ? Comment utiliser le marronnier d’Inde, et quelles sont ses contre-indications ?
Définition et composition de la plante
Le marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum L.) appartient à la famille botanique des Hippocastanaceae. Ce magnifique arbre d’ornement est parfois appelé « châtaignier des chevaux », « châtaignier de mer » ou « marronnier faux-châtaignier ». On le confond d’ailleurs très souvent avec le châtaignier commun, l’arbre qui produit la vraie châtaigne que nous consommons.
La longévité en milieu rural de cet arbre peut facilement atteindre 150 ans ou plus (parfois 300 ans). C’est pour cela que les villes en sont ornées. La graine, le bogue et la sève de cet arbre ont une odeur spécifique, et un goût légèrement amer. Son écorce brune est lisse lorsque l’arbre est jeune. Elle se fissure ensuite dans le sens de la longueur, s’écaille et finit par se détacher en formant des plaques.
Les feuilles du marronnier sont composées palmées, pétiolées longuement. Ses fleurs sont très odorantes et se rassemblent en grappes de cymes en forme de pyramide. Leurs pétales sont blancs tachetés de rose. Toutefois, il existe des variantes, allant du jaune vers le rouge. L’arbre indique ainsi aux insectes si ses fleurs contiennent du nectar ou si elles ont été pollinisées. Le fruit du marronnier est enfermé dans une capsule épineuse. Ce sont ces graines/fruits qui sont les plus utilisées. Toutefois, on utilise aussi les feuilles, les fleurs et les écorces du marronnier d’Inde pour réaliser des préparations médicinales et profiter de ses bienfaits.
Les graines de marronnier se composent de proanthocyanidols, cinnamtanins et aesculitanins (Téguments de la graine). Le cotylédon de la graine contient de l’amidon, des flavonols, des saponosides et des cyclitols. L’écorce du tronc du marronnier d’Inde contient des coumarines et de l’allantoïne. Pour ce qui est des jeunes pousses et des bourgeons, on trouve des caroténoïdes et des flavonoïdes au sein de leur composition. Ils sont complétés par des Flavan-3-ols.
Origine et historique
Le marronnier d’Inde est originaire du nord de la Grèce et d’Asie Mineure, et non pas d’Inde, contrairement à ce que l’on pourrait croire. La véritable origine de cet arbre fut découverte en 1790 par l’anglais John Hawkins (géologue et voyageur). Il le trouva dans les régions montagneuses de la Macédoine du Pirin (sud de la Bulgarie actuelle) et de la Macédoine grecque. Il a ensuite été introduit en Europe au cours du XVIIe siècle.
En 1557, un jeune marronnier d’Inde fut introduit à Constantinople. À plusieurs reprises, des marronniers ont été offerts comme présent aux ambassadeurs et autres nobles. Le marronnier fut ensuite diffusé en Europe d’Autriche et par d’autres voies. Dans le Cantal, un marronnier d’Inde planté en 1606 est encore visible dans le parc d’un hôtel de la ville de Vézac. On peut aussi admirer des marronniers d’Inde dans de nombreux parcs publics et le long des avenues en Amérique du Nord et en Europe.
Ces arbres sont emblématiques en Europe et peuvent vivre des siècles et des siècles, ce qui leur a permis de traverser les âges. Le comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature considère toutefois cette espèce comme « vulnérable » en Europe. Cela ne concerne pas les arbres plantés en France, mais uniquement les arbres sauvages, qui sont originaires des Balkans.
Le marronnier d’Inde possède des cousins nord-américains, que l’on nomme paviers. Ils ont des feuilles non dentelées et plus lisses que les siennes. Quant à leurs fleurs, elles rappellent énormément celles du marronnier d’Inde européen. Ce sont donc ces variétés que l’on retrouve en Amérique du Nord, et non pas notre variété européenne.
Recherches et bienfaits
Insuffisance veineuse et varices
L’insuffisance veineuse désigne une mauvaise circulation du sang dans les veines, le plus souvent en raison d’une détérioration de leurs parois. Ce trouble affecte généralement les jambes, qui deviennent gonflées, lourdes et douloureuses en raison d’une grande accumulation de sang. Au fil du temps, cette insuffisance laisse place à des varices, voire à des cas de phlébites.
Le marronnier d’Inde est une plante qui a fait ses preuves dans le traitement des cas de varices et d’insuffisance veineuse. Pour être tout à fait précis, c’est l’æscine que les extraits de marronnier d’Inde contiennent qui démontre des résultats similaires à ceux des bas de contention. Les méta-analyses publiées sur le sujet démontrent que les graines et leurs extraits sont les produits les plus efficaces .
Pour soigner l’insuffisance veineuse et les varices, il est donc possible de consommer du marronnier d’Inde. En plus de ses effets directs sur ces troubles, il possède de véritables vertus anti-inflammatoires et permet d’augmenter la tenue des parois veineuses. Les études démontrent que les produits à base de marronnier d’Inde ne génèrent pas d’effets secondaires ou indésirables.
À l’heure actuelle, on ignore encore comment les graines agissent exactement. Les chercheurs pensent que l’æscine est le principal principe actif de la plante. Ce composé permettrait de renforcer la tonicité et la perméabilité des parois veineuses. Il disposerait donc d’un effet veinotonique, ce qui contribuerait à faciliter le retour sur sang vers le cœur, et à prévenir les œdèmes.
Les autres troubles circulatoires
En facilitant la circulation sanguine de façon globale, le marronnier d’Inde contribue à lutter contre différents troubles circulatoires . C’est notamment le cas des hémorroïdes, qui traduisent généralement un souci de circulation du sang. On dit du marronnier d’Inde qu’il possède des propriétés veinotoniques (la plante augmente le tonus veineux). En phytothérapie, on utilise cette plante pour traiter les insuffisances veineuses et lymphatiques, les phlébites, les varices, les ecchymoses, les hémorroïdes ainsi que les crises hémorroïdaires.
D’ailleurs, au XVIIIe siècle, les Français utilisaient un extrait anti-hémorroïdaire élaboré à partir de marronnier d’Inde. En outre, la plante se montre efficace pour réduire les dysménorrhées (menstruations douloureuses et difficiles) d’origine circulatoire.
Les autres recherches
Le marronnier d’Inde possède des propriétés anti-inflammatoires, mais également anti-exsudatives et anti-œdémateuses.
Les bienfaits de cette plante portent également sur les troubles prostatiques. En effet, son bourgeon, mais également la plante entière sont utile dans le traitement des troubles prostatiques à l’image de l’hypertrophie de la prostate et les congestions pelviennes.
Une étude menée sur des individus de rats semble démontrer que l’extrait normalisé de cette plante possède un effet hypoglycémiant qui permet de traiter le diabète. L’arbre possède des effets hypoglycémiants en raison de la présence d’aescines dans sa composition .
Pour ce qui est des autres bienfaits de la plante, ils concernent des propriétés anti-radicalaires et antioxydantes, en raison de la présence importante de différents composés flavonoïdes dans sa composition (17). Le jeune marronnier d’Inde possède une écorce astringente et fébrifuge.
L’ESCOP, la Commission E. et l’Organisation mondiale de la Santé reconnaissent l’efficacité de l’extrait de marronnier d’Inde dans le traitement des symptômes de l’insuffisance veineuse au niveau des jambes. Crampes nocturnes, enflure, lourdeur, douleur, démangeaisons. D’ailleurs, dans ce cadre, la Commission E. recommande aussi de poursuivre les soins externes pour optimiser les effets du traitement naturel. Le tout, avec des applications d’eau froide et le port de bas de contention.
Consommation, indications et posologie
Le marronnier d’Inde se consomme en extraits secs, en extraits fluides, en teinture mère, en huile essentielle, en intrait (médicament) ainsi qu’en EPS (extrait fluide glycériné de plante fraîche). On peut aussi trouver des crèmes et des gels contenant des extraits de graines de marronnier. Dans la plupart des cas, les posologies sont présentes sur les produits et il faut scrupuleusement les respecter.
Dans le cadre d’un traitement médical, votre médecin pourra vous prescrire une posologie adaptée à vos besoins. Nous vous invitons à la respecter ou à vous rapprocher de lui en cas de problème. Il est toujours préférable de solliciter un avis médical avant de débuter une cure de compléments alimentaires, en particulier lorsqu’elle a pour but de soigner un trouble ou un souci de santé.
Pour ce qui est du traitement des varices et de l’insuffisance veineuse, il est le plus souvent conseillé de consommer entre 200 et 400 milligrammes d’extraits de marronnier d’Inde chaque jour. En ce qui concerne l’extrait normalisé d’escine (16 à 20 %), la posologie la plus courante est la suivante. Prendre entre 250 et 375 mg d’extrait deux fois par jour au cours des repas.
Les autres indications du marronnier concernent les aphtes et les ulcérations de la muqueuse buccale. Idem pour les troubles de la fragilité capillaire (grâce à la présence de flavonoïdes).
Association avec d'autres plantes et interactions
Le marronnier d’Inde peut s’associer au ginkgo biloba dans le cadre du traitement de l’insuffisance veineuse et des varices. Contre la toux grasse et la toux sèche, cette plante se marie avec la mauve et le thym. Contre les règles douloureuses, c’est aux bienfaits de l’achillée millefeuille et de la mélisse qu’il peut s’associer.
On associe généralement le marronnier d’Inde à la pensée sauvage ainsi qu’au gel d’aloe vera pour soigner les symptômes de l’eczéma et donc, les troubles cutanés. Contre la fatigue, on l’associe le plus souvent à la gelée royale et à l’ashwagandha.
Lorsqu’on souffre de diarrhée, on peut marier la caroube et les graines de psyllium au marronnier d’Inde. Enfin, les bienfaits de cette plante peuvent tout à fait s’associer à ceux du cyprès et de la vigne rouge pour traiter les hémorroïdes !
L’huile essentielle de marronnier d’Inde s’associe à merveille aux huiles essentielles de lavande, d’eucalyptus, d’arnica et de souci officinal. Les associations du marronnier d’Inde sont véritablement nombreuses. Toutefois, il est préférable de solliciter un avis médical avant d’associer les cures de compléments alimentaires et de plantes.
Contre indications
Les feuilles, les écorces, les fleurs et les graines de marronniers d’Inde peuvent être très dangereuses si elles ne sont pas préparées. Leur consommation orale peut aller jusqu’à causer la mort. Si vous croisez la route du marronnier d’Inde, ne prenez surtout pas l’initiative d’utiliser ou de consommer l’une de ses parties. Les signes d’une intoxication avec cette plante sont des problèmes rénaux. À ceux-ci s’ajoutent des maux d’estomac, une grande faiblesse, des contractions musculaires, une perte de coordination, des vomissements, de la diarrhée, des pupilles larges, une stupeur et une paralysie. Une ingestion accidentelle de parties de marronnier d’Inde nécessite un suivi médical.
Les personnes qui souffrent d’une insuffisance hépatique ou rénale doivent éviter les produits qui contiennent de l’aescine. Et donc aussi le marronnier d’Inde. Il en est de même pour les femmes enceintes et allaitantes, tout comme les personnes atteintes de diabète ou d’allergie au latex. Les produits contenant du marronnier d’Inde ne conviennent pas aux personnes atteintes d’une insuffisance rénale ou hépatique.
Conseils : où et comment acheter la plante
Sous forme de complément alimentaire, le marronnier d’Inde se trouve assez facilement dans les boutiques dédiées à la thérapie et la médecine par les plantes (phytothérapie). Les magasins de produits biologiques ont une gamme très étendue d’extraits secs et de compléments alimentaires. Les pharmacies et parapharmacies sont d’excellentes solutions pour trouver des compléments alimentaires à base d’extraits de marronnier d’Inde, ainsi que des conseils professionnels.
Enfin, il est tout à fait possible de commander des produits sur Internet. Veillez simplement à le faire auprès de vendeurs de confiance.
Un complément alimentaire de qualité doit posséder un haut titrage en principes actifs. Les extraits doivent provenir de plantes cultivées dans le respect des chartes biologiques et équitables, dans leurs régions d’origine. Pour le marronnier d’Inde, les possibilités sont nombreuses, car sa présence est très importante dans l’hémisphère nord. L’idéal étant d’opter pour des produits fabriqués, conditionnés et contrôlés en France. Et ce, afin de s’assurer le respect de critères de qualité.