Considéré comme un super-fruit en raison de ses teneurs en vitamine C et en antioxydants, l’acérola a su conquérir le monde depuis sa découverte en Amérique du Sud. Qu’en disent les recherches scientifiques ? Comment utiliser l’acérola, et quelles sont ses contre-indications ?
Définition et composition de la plante
L’acérola est un arbre, dont le fruit et la cerise des Antilles, que l'on peuta aussi appeler la cerise de la Barbade. Ce fruit ressemble particulièrement à la cerise que nous consommons en Europe. De son nom scientifique Malpighia emarginata, l’acérola appartient à la famille des malpighiacées. Cet arbuste à feuillage persistant pousse naturellement dans les régions tropicales sud-américaines, et notamment au Venezuela, au Pérou et dans les forêts amazoniennes, au Brésil. On le retrouve également aux Antilles, où l’acérola porte le nom de « cerisier-pays ».
Les feuilles de l’acérola sont ovales, opposées ou elliptiques, et elles se terminent par une pointe aiguë. Ses fleurs sont d’une couleur rouge vif, et celles-ci s’ouvrent trois fois par an. On les dit groupées en inflorescence axillaire. En règle générale, c’est le fruit de l’arbre qui est utilisé et consommé. Il est également rouge vif, et ressemble particulièrement aux cerises. Le fruit arrive à maturité juste avant la floraison de l’arbre, et son goût est acidulé. Ces petits fruits sont très sensibles à la chaleur, mais ils sont aussi très riches en nutriments ! Ce sont eux que l’on utilise le plus couramment.
On considère le fruit de l’acérola comme un super-fruit, en raison de sa teneur en vitamine C. Celle-ci est vingt à trente fois supérieure à celle de l’orange ! L’acérola fait partie des trois fruits les plus riches en vitamine C, avec le camu-camu et le fruit du terminalia. On estime que sa teneur moyenne est de 1,8 gramme pour 100 grammes de pulpe. La cerise des Antilles contient également de la vitamine A, des vitamines du complexe B (B1, B2, B5 et B6 notamment) ainsi que quelques autres nutriments. Parmi eux se trouvent des sels minéraux et oligo-éléments, dont le fer, le calcium, le phosphore et le magnésium.
Origine et historique
De tout temps, l’acérola a été consommé par les peuples de l’Amazonie. En effet, l’arbre pousse dans ses forêts depuis des siècle et peut atteindre cinq mètres de hauteur. C’est d'ailleurs d’Amérique du Sud et des Antilles que l’arbre et ses petits fruits sont originaires. En tant que fruit comestible, la cerise de la Barbade servait aux peuples locaux à lutter contre les troubles hépatiques, les diarrhées et la dysenterie. Les conquistadors espagnols ont rapidement découvert les propriétés de ce fruit hors du commun. Ils lui donnèrent alors le nom « d’acérola » au cours du XVIe siècle. Néanmoins, son étymologie reste imprécise. Son nom pourrait aussi provenir de l’arabe azza’rùra.
Au Brésil, les tribus locales ont adopté l’acérola il y a des centaines d’années. Les peuples consommaient alors ce fruit frais ou en jus en raison des vertus sur la santé. Ces tribus avaient aussi pour habitude de faire profiter des bienfaits de la cerise des Antilles à leurs animaux. Et ce dans le but de les purger et de les aider à éliminer les toxines de leur organisme.
C’est au cours du XVIIIe siècle que l’acérola reçut son nom scientifique d’un naturaliste suédois. Ce dernier fut le fondateur de la nomenclature binomial : Carl von Linné. Les navigateurs l’ont rapidement utilisé sous la forme d’un jus afin de prévenir le scorbut, un mal qui les touchait tout particulièrement et qui est lié à un manque de vitamine C. C’est à partir des années 1950 que les recherches scientifiques ont réellement débuté sur l’acérola. C’est aussi à cette époque que le fruit de l’arbre a commencé à s’utiliser sous la forme d’un complément alimentaire.
Recherches et bienfaits
Une source naturelle de vitamines et d’antioxydants
On retrouve d’importantes concentrations de vitamine C dans le fruit de l’acérola. Le fruit bénéficie alors de toutes les propriétés de cette vitamine, qui est en grande partie connue pour ses actions sur le système immunitaire. La vitamine C permet aussi de mieux assimiler le fer se trouvant dans les aliments. À ce titre, l’acérola est souvent associé à des sources naturelles de fer. De plus, la vitamine C est également réputée pour être antioxydante, et permet ainsi de lutter contre les effets du vieillissement engendrés par les radicaux libres. Ses vertus sur la santé sont donc très variées.
Le fruit contient aussi de la vitamine A et des vitamines du complexe B. Mais ce n’est pas tout. Dans sa composition se trouvent aussi des composés phénoliques et des flavonoïdes. Ainsi, l’acérola présente d’intéressantes propriétés antioxydantes, qui préservent la santé cardiovasculaire des personnes qui la consomment.
Des propriétés anti-inflammatoires, antibactériennes et antifongiques
Une étude réalisée in vitro a démontré que le fruit de l’acérola permet de réduire l’inflammation générée par une endotoxine bactérienne sur les cellules du système immunitaire (les macrophages). Ainsi, les chercheurs démontrent que la cerise des Antilles est dotée de propriétés anti-inflammatoires importantes.
De plus, des chercheurs japonais sont parvenus à mettre en évidence une activité antibactérienne de l’acérola sur la souche Staphylococcus epidermidis. Au Guatemala, une autre équipe de chercheurs a tenté d’analyser l’activité de différentes plantes sud-Américaines sur plusieurs champignons pathogènes. Au cours de l’étude, l’acérola s’est montré particulièrement efficace pour lutter contre ces champignons. On considère aujourd’hui ce fruit comme un remède naturel contre les infections fongiques. Il s’utilise d’ailleurs contre la fièvre et la dysenterie (infection du côlon).
Des vertus sur la prévention cardiovasculaire
Les recherches scientifiques dont l’acérola a fait l’objet ont permis jusqu’ici de mettre en évidence l’usage possible du fruit dans la lutte contre l’obésité et certains autres problèmes de santé. En effet, les études ont démontré que l’acérola permettait de bloquer l’oxydation des lipoprotéines de petite densité, qui correspondent au LDL. On considère le LDL-cholestérol comme le mauvais cholestérol. Dans ce cadre, l’acérola a été associé à des extraits de soja et d’alfalfa. L’effet protecteur de l’acérola sur le cholestérol serait directement lié à la présence de vitamine C dans sa composition.
Les résultats d’une autre étude montrent que l’acérola aide l’organisme à lutter contre les effets néfastes de l’obésité. La plante semble protéger les cellules de certains organes, ainsi que les cellules sanguines des effets d’un régime alimentaire riche en sucre et en graisses. L’effet protecteur de l’acérola serait également lié à la présence de vitamine C et d’antioxydants dans le fruit. Toutes les études menées à ce sujet suggèrent que l’acérola est en mesure de lutter de manière efficace contre les effets néfastes de l’obésité sur l’organisme. Cela comprend donc aussi la prévention et le traitement des maladies cardiovasculaires.
De plus, les études menées sur la vitamine C démontrent également que ce nutriment est lié à une réduction du risque de maladie cardiovasculaire. Acérola et vitamine C sont excellent pour la santé cardiaque.
Un fruit anti-cancer ?
Les recherches scientifiques menées jusqu’ici sur la cerise de la Barbade ont permis de souligner la possible utilité de ce fruit dans la lutte contre certains types de cancers. Les chercheurs ont observé une action toxique de l’acérola sur plusieurs lignées de cellules tumorales. Chez les souris, ils ont aussi observé un blocage de la croissance des cellules cancéreuses. Les résultats de ces études suggèrent donc que le fruit tropical pourrait avoir des propriétés anticancéreuses.
Par ailleurs, la vitamine C, présente en grandes quantités dans l’acérola, est elle aussi dotée de propriétés intéressantes sur le corps humain. Associée aux antioxydants du fruit, cette vitamine accompagne les traitements par chimiothérapie. Certaines études démontrent en effet qu’elle pourrait avoir un effet protecteur contre les effets toxiques des traitements anti-cancer.
Consommation, indications et posologie
L’acérola ne se trouve pas facilement sous forme fraîche en Europe. Or, on peut facilement la trouver en jus ou en complément alimentaire. Les cures d’acérola peuvent alors s’effectuer avec des jus ou des comprimés. Il est souvent conseillé de prendre l’acérola en cure pour faire le plein d’énergie (vitamine C). Cela représente le plus souvent une consommation moyenne comprise entre 1 000 mg et 3 000 mg par jour. Les cures ne doivent cependant pas excéder trois à quatre mois, en comptant une semaine de pause toutes les trois semaines. D’autre part, il est possible de réaliser des cures d’acérola plus courtes, durant trois semaines au total. Pour cela, il faut en consommer entre 3 000 et 4 000 mg par jour.
Pour l’heure, il n’existe pas de données scientifiques suffisantes pour déterminer avec précision une posologie adaptée aux enfants et aux adolescents. Il en est de même pour les adultes. À ce jour, aucun effet toxique n’a été rapporté, mais il est tout de même préférable de ne pas consommer l’acérola avec excès en raison de sa forte teneur en vitamine C.
Association avec d'autres plantes et interactions
Du fait de sa richesse en vitamine C, on conseille souvent d’associer l’acérola à des plantes et des aliments riches en fer. C’est notamment le cas de la spiruline. En effet, ces deux aliments se retrouvent associés dans un grand nombre de produits et de compléments alimentaires. D’autre part, l’acérola peut augmenter l’effet antioxydant des autres aliments et plantes, comme c’est le cas pour le soja et l’alfalfa. Le fruit tropical peut aussi augmenter la quantité de vitamine C présente dans le sang des personnes qui en prennent sous la forme de suppléments.
Par ailleurs, toujours en raison de sa haute teneur en vitamine C, l’acérola peut interagir avec certains médicaments. C’est le cas pour la fluphénazine (Prolixin®), dont elle a tendance à réduire l’efficacité. On peut aussi citer les œstrogènes, dont elle semble favoriser l’absorption. Enfin, le fruit interagit avec les médicaments anticoagulants et anti-plaquettaires comme la warfarine (Coumadin®).
Contre indications
En règle générale, l’acérola est un fruit à proscrire pour les personnes qui souffrent de la goutte. En effet, ses composants peuvent augmenter les taux d’acide urique. Il en est de même pour les personnes ayant des antécédents de calculs rénaux. En effet, dans certains cas, l’acérola peut accélérer la formation des calculs (néphrolithiase). Néanmoins, une controverse persiste à ce sujet. En parallèle, la cerise de la Barbade est contre-indiquée pour les personnes qui présentent une allergie à l’acérola ou à l’un de ses composants.
Par ailleurs, si aucune étude clinique n’a rapporté d’effets secondaires liés à la prise d’acérola, une absorption trop importante de vitamine peut avoir des effets indésirables sur la santé. Ces effets peuvent être des nausées, des diarrhées ou des douleurs abdominales. Si ces symptômes apparaissent, il convient de réduire ou d’arrêter temporairement la supplémentation avant de la reprendre progressivement après la disparition de ces effets indésirables. Pour les éviter, il est aussi possible de fractionner la dose quotidienne d’acérola ou de vitamine C.
Conseils : où et comment acheter la plante
En Europe, on trouve rarement des fruits d’acérolas frais, même si cela arrive dans les magasins bio. Pour plus de facilité, et pour suivre des cures en cours d’année, il est simple de consommer de l’acérola en jus ou en compléments alimentaires. Dans ce cas, il est important de se rapprocher d’un vendeur de confiance, notamment pour les achats réalisés sur Internet.
Préférez toujours des fruits d’acérola provenant d’Amérique du Sud ou des Antilles. Il s’agit de leurs terres d’origine et elles y poussent naturellement. Ce sont ces fruits qui sont les plus riches en nutriments. Par ailleurs, veillez à choisir des produits élaborés à partir de fruits issus de l’agriculture biologique. Meilleure pour la planète, cette méthode de culture permet également de préserver l’intérêt nutritif des fruits, qui devront avoir été cueillis à maturité.
Comme pour la vitamine C, il faut veiller à se procurer des produits naturels et donc, non synthétiques. En effet, la teneur en vitamine de l’acérola avoisine généralement les 1,8 %. De ce fait, les produits indiquent parfois une teneur supérieure à cette valeur ou comprise entre 25 et 30 % d’acide ascorbique. Ces produits ont de fortes chances de contenir une version synthétique de la vitamine C.